Résultat des essais menés en Sylviculture

Les essais ont été mis en œuvre dans deux départements : l’Oise et les Yvelines, sur des cultures de Peupliers et de Pins. Les parcelles sélectionnées ont fait l’objet d’un épandage de boues de Seine aval pour le site de Chevrières et de compost de boues de Seine aval pour le site de Poigny-la-Forêt.

Sur chaque site, trois blocs ont été mis en place. Chaque bloc comporte trois modalités d’essai. Pour le site de Chevrières, les modalités comptent un témoin (sans apport de boues), une modalité simple (apport de 20 tonnes de boues de Seine aval par ha) et une modalité triple (apport de 60 tonnes de boues de Seine aval par ha). Pour le site de Poigny-la-Forêt, les modalités comptent un témoin (sans apport de compost de boues), une modalité simple (apport de 17 tonnes de compost boues de Seine aval par ha) et une modalité double (apport de 34 tonnes de compost boues de Seine aval par ha).

Chaque année, depuis la mise en place de l’essai en 2005, plusieurs paramètres ont été suivis et analysés :

  • la qualité des sols (paramètres agronomiques, oligo-éléments et éléments traces métalliques à trois profondeurs),
  •  la qualité des eaux (pH, conductivité, Fe, Al, Mn, N, C, As, Cl, S-SO4, P, K, Mg, Ca, Na et éléments traces métalliques),
  • le peuplement forestier (croissance, nutrition, …) et la végétation accompagnatrice.

En 2010, l’enracinement des arbres a été vérifié, au travers de l’ouverture de 2 fosses par site. Réalisées entre 2 modalités et entre 2 rangs d’arbres, elles ont permis d’estimer les différences de développement racinaires entre modalités.

Au cours de ces années de suivi, sur les deux parcelles d’essai, les épandages de boues de Seine aval :

  • ont eu un impact positif sur les paramètres agronomiques du sol (amélioration du pH des sols acides et amélioration des teneurs en phosphore pour les sols pauvres),
  • n’ont pas eu ou peu d’impact sur les teneurs en ETM des couches superficielles des sols,
  • n’ont pas eu d’impact sur la qualité des eaux circulant sur les sites (les ETM ne sont pas détectables dans la nappe, et les eaux n’ont pas été enrichies en azote ou phosphore),
  • n’ont pas eu d’impact sur la végétation accompagnatrice. Toutefois, une évolution est observée, du fait de l’ouverture des milieux lors de la mise en place des essais, au profit d’espèces de friches et coupes, et des nitratophiles,
  • n’ont pas eu d’impact sur la qualité du peuplement forestier (arbres sains sans traces de carences ou d’intoxication). Les plantations ont toutefois eu un bon taux de reprise : 95% pour les 3 modalités,
  • n’ont pas eu d’effet sur la croissance des arbres,
  • n’ont pas eu d’impact sur l’enracinement, on ne peut mettre en évidence d’effet apport.

Dans ces deux cas et dans les conditions de l’expérimentation (choix des sols, choix des variétés, choix des sites, …), les épandages de boues de Seine aval ne semblent pas présenter d’intérêt particulier en sylviculture dans le sens où ils ne favorisent pas une croissance plus rapide des arbres.

Cette conclusion sera à préciser lors de la prochaine étape du suivi correspondant à la récolte des arbres qui devrait avoir lieu en 2014.