Épandage des boues de Seine aval : des parcelles agricoles témoignent…

Le sol contient naturellement des Eléments-Traces Métalliques (ETM) issus de la roche-mère sur laquelle il s’est formé mais d’autres apports, qu’ils soient naturels ou non, participent également à la teneur du sol : érosion éolienne des sols, éruptions volcaniques, retombées atmosphériques issus de l’activité industrielle et des différents moyens de transport. D’autre part, pour les sols cultivés, les apports de matières fertilisantes, de pesticides et de Produits Résiduaires Organiques (PRO) contribuent également aux teneurs en ETM des sols. C’est pourquoi l’épandage des PRO, dont les boues urbaines, est encadré par une réglementation très stricte et implique un suivi agronomique régulier. 

Le SIAAP, en tant que producteur de boues urbaines, va au-delà des obligations réglementaires et déploie des moyens pour un suivi approfondi. Avec la mise en place, chaque année, de parcelles témoins, le SIAAP souhaite maîtriser l’impact des épandages des boues de Seine aval sur les sols récepteurs et les cultures.

Les épandages de boues urbaines sont très souvent controversés du fait de la présence d’éléments-traces métalliques (ETM).

Le SIAAP communique régulièrement et en toute transparence sur la composition des boues de Seine aval. Les bulletins d’analyses des lots produits et épandus sont consultables sur le site internet des boues de Seine aval (http://bouesseineaval.siaap.fr.)

Ces boues présentent un intérêt agronomique (apport de phosphore, de calcium notamment) mais contiennent également des ETM qui font l’objet d’un suivi hebdomadaire. Le tableau ci-après présente la composition en ETM des boues de Seine aval en 2020. Qu’elles soient déshydratées par filtres-presses (boues thermiques filtrées : BTF) ou par centrifugeuses mobiles (boues thermiques centrifugées : BTC) les boues de Seine aval présentent des teneurs en ETM variables (6 à 66 % des valeurs limites réglementaires), toutes inférieures aux seuils réglementaires autorisés pour la valorisation agricole (arrêté du 8 janvier 1998). 

Afin de mesurer les éventuels impacts des épandages de boues de Seine aval sur les sols et les cultures, le SIAAP met en place un réseau de parcelles témoins à chaque campagne d’épandage, c’est-à-dire chaque année.

Sur environ 16 parcelles prévues à l’épandage, une bande témoin de 24×100 m est délimitée ; celle-ci ne sera pas épandue. 

Un suivi analytique est alors mis en place en parallèle sur la bande témoin (non épandue) et sur la partie de la parcelle recevant des boues. Les analyses suivantes sont réalisées :

  • avant épandage : analyse de sol (paramètres agronomiques et éléments-trace métalliques),
  • après épandage (année n+1) : analyse de sol (paramètres agronomiques et éléments-trace métalliques),
  • au moment de la récolte (de la culture bénéficiant de l’épandage) : analyse des organes récoltés (éléments-traces métalliques).

Dans chaque parcelle, les prélèvements de sols sont réalisés sur les mêmes points (repérés par leurs coordonnées GPS) à chaque campagne de prélèvements. Des analyses statistiques sur l’ensemble des données recueillies permettent ensuite de mesurer les différences d’évolutions entre les parcelles épandues et les bandes témoins.

Ce suivi est mis en place depuis 1996. Sur l’ensemble des observations faites entre 1996 et 2019, aucune variation significative n’a été observée malgré une tendance à la hausse en 2016 mais qui n’a pas été confirmée. 

On peut ainsi conclure à une maîtrise des flux d’ETM liés aux boues de Seine aval sur les parcelles et les cultures concernées.