Synthèse du suivi renforcé sur sols de Sologne

Les résultats de la dernière campagne du suivi renforcé dans le Cher (2018) ont permis de confirmer l’intérêt fertilisant et l’innocuité des boues de Seine aval, notamment sur les teneurs en ETM (éléments-traces métalliques) des sols et des cultures. Les analyses ont été réalisées trois ans après le second épandage (2015).

En plus du suivi des parcelles témoins réalisé tous les ans sur l’ensemble des départements concernés par la filière d’épandage des boues de Seine aval, un suivi spécifique a été mis en place sur le département du Cher depuis 2012. L’objectif étant d’évaluer l’impact d’un apport de boues de Seine aval sur les sols typiques du Nord du Cher, par rapport aux pratiques classiques de fertilisation, notamment vis-à-vis de leur sensibilité environnementale (cas des sols sableux).

L’essai est prescrit par le paragraphe 7.2 relatif au suivi agronomique de l’arrêté préfectoral du 6 février 2009, relatif à l’autorisation d’épandage des boues de l’usine Seine aval du SIAAP dans le département du Cher. Le protocole a été validé par la MESE (Mission Expertise Suivi Epandages), la Chambre d’agriculture et la DDT du Cher le 17 juillet 2012.

Afin de mesurer un éventuel impact des épandages de boues sur les teneurs en éléments fertilisants et éléments-traces des sols, l’essai a été mis en place sur une période de 6 ans, avec un apport de boue tous les trois ans : en 2012 et en 2015 (rotations identiques Colza / Blé / Orge). La frise ci-après illustre la planification de l’essai ainsi que les périodes des différentes analyses.

 

Déroulement du suivi renforcé

Au total, 48 échantillons ont été analysés chaque année d’après les critères suivants :

  • 2 types de sol sol sableux équivalent aux « sols de Sologne » sur la commune de Presly (unité 10) et sol limono-sableux du Pays-Fort sur la commune d’Oizon (unité 14)
  • 2 modalités de fertilisation (BSA = boues de Seine aval ou FEM = fertilisation minérale) avec 4 blocs de répétition, soit 8 micro-parcelles 
  • 3 horizons pédologiques par type de sol : 0-30cm, 30-60cm et >60cm.

Un suivi des cultures en cours de végétation a également été réalisé afin de suivre leur développement à différents stades (levée, floraison, récolte).
Pour le suivi des ETM, deux méthodes d’extraction ont été utilisées : eau régale et acide fluorhydrique, ce dernier permettant de  détecter des teneurs plus faibles, mais avec de plus grandes incertitudes. Les teneurs mesurées sont largement inférieures aux seuils réglementaires fixés par l’arrêté du 8 janvier 1998, comme illustrés par les graphiques ci-après.

Teneurs en ETM mesurées en 2018 dans la parcelle en sable de Sologne
(en % des seuils réglementaires de l’arrêté du 8 janvier 1998)

Teneurs en ETM mesurées en 2018 dans la parcelle en limon de Pays Fort
(en % des seuils réglementaires de l’arrêté du 8 janvier 1998)

Trois ans après le 2ème apport de boues de Seine aval, les conclusions sont les suivantes :  

  • Maintien ou redressement des teneurs en phosphore facilement extractible, substitution des engrais minéraux, pas d’impact sur les rendements ou le développement des cultures
  • Apport équivalent à un chaulage d’entretien
  • Pas d’effet observé à court terme sur le pH, la CEC (capacité d’échange cationique), la vie microbienne et la matière organique
  • Pas ou peu d’effet sur les teneurs en ETM des sols et des cultures (zinc), ni sur les oligos-éléments ou les CTO (composés-traces organiques)
  • Pas de transfert d’éléments vers les horizons inférieurs par rapport à une fertilisation minérale (dose d’apport validée)

Ces résultats confirment les conclusions des études menées par le SIAAP, via le dispositif des bandes témoins mis en place depuis 1996, et les différentes études réalisées (potentiel agronomique des boues de Seine aval, …), qui ont pu montrer l’intérêt d’un apport de boues de Seine aval sur les propriétés agronomiques des sols, et l’absence d’impact sur les teneurs en ETM des sols et des cultures.