Point de vue d’un utilisateur de boues de Seine aval

Monsieur MAITRE François est exploitant agricole dans le Vexin (département du Val d’Oise). Son parcellaire, d’environ 230 hectares, se situe essentiellement sur la commune de Cormeilles-en-Vexin.

Sandra MAILLARD (SEDE) : – Depuis combien de temps utilisez-vous les boues de Seine aval ?
François MAITRE (FM) : – J’utilise le Fertifond P depuis que j’ai repris l’exploitation agricole, cela fait près de 20 ans.

SEDE : – Quels en sont les intérêts ?
MF : – J’apporte sur mes parcelles du Fertifond P pour sa richesse en phosphore et de la vinasse pour sa potasse. Ainsi, j’obtiens une fumure complète en P-K.
Je réalise les épandages de boues environ tous les 5 ans sur une même parcelle, selon son niveau de richesse.
Tous les ans, je pratique des analyses de sols (3 à 4 parcelles sur les 15 îlots que j’exploite). Je pilote ainsi mes fumures selon les résultats d’analyses.

SEDE : – Des remarques concernant la qualité du produit ?
MF : – Non, il a une bonne texture. Il n’a pas de cailloux, ni de corps étrangers.
Certes, il y a parfois des plaquettes plus compactes ; plus longues à minéraliser.
Ceci est intéressant à l’échelle de la rotation. Je sais que 2 à 3 ans après l’épandage, les boues d’Achères minéralisent.

SEDE : – Les points forts de la filière ?
MF : – Le sérieux et la disponibilité des techniciens de terrain m’importe beaucoup.

SEDE : – Des points faibles ?
MF : – Son nom ! Le terme « boue d’Achères » fait peur à tout le monde, alors qu’il s’agit de la filière la plus suivie et la plus contrôlée de la région. Lors de l’enquête publique en 2002, la plupart des riverains de la commune de Cormeilles-en-Vexin étaient opposés aux épandages. Je n’ai pourtant jamais reçu de plaintes lors des épandages…..

SEDE : – Comment voyez-vous l’avenir ?
MF : – J’ai investi dans un nouveau matériel d’épandage en 2006. Un prototype que j’ai créé avec le concessionnaire : nous avons élargi la table d’épandage, entre autre. Les premiers essais seront réalisés cet été.