Les épandages de boues de Seine aval dans le département des Yvelines sont autorisés par l’arrêté préfectoral n°SE09-000093 du 20 juillet 2009, pour une surface de 1 360,62 ha, dont 1 291,19 ha épandables (surfaces actualisées au bilan agronomique 2015). L’article 2 de l’arrêté d’autorisation prescrit la mise en place d’un suivi renforcé, dont l’objectif est d’évaluer l’impact des épandages de boues de Seine aval sur les teneurs en éléments fertilisants et Eléments-Traces Métalliques (ETM) des sols.

Un groupe de travail a été constitué, et s’est réuni les 5 octobre et 10 décembre 2009. Piloté par la DDT des Yvelines, et rassemblant des producteurs de boues (SIAAP, SIAMHLM), des professionnels de la valorisation agricole des boues (SEDE Environnement), des experts de l’INRA-AgroParisTech et un hydrogéologue agréé par l’Agence Régionale de Santé (ARS) d’Ile-de-France. Ce groupe de travail a abouti à l’élaboration d’un protocole expérimental. Le contenu définitif du protocole de suivi renforcé a été acté par l’arrêté SE2010-000049 du 1^er juin 2010.

D’une durée de 6 ans, ce protocole a été mis en place par le SIAAP en 2010. Il concerne une parcelle agricole dont le sol (limon de plateaux) est représentatif des parcelles du périmètre d’épandage des boues de Seine aval dans le département des Yvelines. Cinq placettes ont été définies sur cette parcelle : trois placettes recevant des boues de Seine aval (Répétitions – REP), et deux n’en recevant pas (Témoins – TEM).

Les placettes REP ont reçu deux épandages de boues de Seine aval à dose agronomique, en 2010 et 2013. En parallèle, les sols des placettes ont fait l’objet de 4 campagnes d’analyses, sur 20 points de prélèvements (soit 4 points de prélèvement par placette) et trois horizons.

Ce protocole a été poursuivi jusqu’en 2015, où la dernière campagne de prélèvements de sol a été réalisée le 11 août. Le traitement statistique des résultats a permis de démontrer la validité de l’essai, et d’établir que :

•  Le principal effet de l’apport de boues de Seine aval sur les sols porte sur le phosphore. L’effet fertilisant des boues, en remplacement d’engrais phosphatés de synthèse, est vérifié.
• L’apport de boues, à la dose agronomique pratiquée, a un effet nul à faible sur les teneurs en ETM des sols, et n’engendre pas de transfert d’ETM en profondeur.

Ces résultats confirment les conclusions des différents travaux menés par les organismes de recherche (INRA, AgroParisTech…), ainsi que les résultats obtenus par le SIAAP sur les autres dispositifs qu’il met en place par ailleurs : analyses décennales des points de référence, dispositif des parcelles témoins, et suivi renforcé sur sols de Sologne.